August 2, 2024

Premièrement, ne pas nuire – comment les coachs peuvent blesser leurs clients

Les coachs ont des conversations avec leurs clients, et vous vous demandez peut-être comment ces conversations peuvent faire du mal. Elles peuvent : lorsqu'elles blâment la victime, aggravent l'ampleur d'un problème ou consolident un statu quo indésirable que le client est venu aborder en coaching. Dans ce texte, j'aimerais décrire les manières subtiles dont j'ai vu des coachs blesser involontairement des clients. Je laisserai de côté les violations éthiques évidentes comme le fait de coacher des clients qui ont réellement besoin d'un soutien différent, la violation de la confidentialité ou le fait d'agir de manière illégale.

Blâmer la victime

Les coachs veulent aider les clients à découvrir leur pouvoir d'action. L'un des premiers livres de coaching, « Coaching for performance » de John Whitmore, parle de la génération de conscience de soi et de responsabilité personnelle. Si les coachs poursuivent cet objectif de manière trop intensive, ils risquent de finir par « blâmer la victime » et de laisser le client avec un sentiment d'impuissance et de culpabilité. Prenons l'exemple d'un client qui s'est fait crier dessus par son patron. Il vient à la séance de coaching en racontant comment il s'est senti agressé verbalement. Le coach sait que le client ne peut pas contrôler les actions du patron, et pose donc une question comme : « Qu’est-ce qui a pu contribuer à la colère du patron ? » afin « d’aider » le client à découvrir la capacité d’agir sur ce qu’il aurait pu faire différemment. Aux oreilles du client, cela sonnera comme s’il était responsable de la violence verbale du patron. J’ai vu des cas subtils de blâme de la victime au cours de quelques séances de coaching et je nous invite tous à être attentifs à ce mécanisme lorsque nous invitons les clients à découvrir la capacité d’agir.

Augmenter la taille du problème

De nombreux clients et de nombreux coachs aiment l’exploration « profonde » et la recherche d’explications significatives, en donnant un sens à l’expérience du client, si vous voulez. Cela aussi peut prendre une tournure néfaste. Prenez un client qui veut arrêter de procrastiner. Le coach invite le client à découvrir la « cause profonde » de sa procrastination en lui demandant : « Qu’est-ce que vous évitez lorsque vous procrastinez ? » Le client pourrait répondre : « Le succès ! » et le coach pourrait continuer en demandant : « Qu’est-ce qui vous empêche de vouloir réussir ? » Le client va alors « fouiller en profondeur » dans son histoire familiale et dans la façon dont on lui a toujours fait sentir qu’il n’était « pas à la hauteur ». La conversation est passée d’un problème plutôt simple, la « procrastination », à « un traumatisme de ne pas se sentir à la hauteur », qui est infiniment plus difficile à résoudre et relève de la psychothérapie. Si le coach avait demandé : « Que souhaiteriez-vous à la place de la procrastination ? », le client aurait peut-être répondu : « Respecter les délais que je me suis fixés ». Le coach aurait alors pu inviter le client à parler de ce que cela signifie, de ce que le client sait de lui-même qui lui dit qu’il peut le faire et aurait pu l’inviter à raconter son histoire de manière à le rendre plus fort.

Cimenter un statu quo indésirable

Un statu quo indésirable peut être rendu plus difficile à changer par une invitation à attribuer un problème à un état interne fixe du client. Par exemple, si le client se sent « pas assez » lors des réunions avec le PDG, le coach peut introduire le terme « syndrome de l’imposteur » dans le but de normaliser le comportement du client. Cependant, l’étiquetage des problèmes a des effets secondaires. Un nom cristallise une situation en quelque chose. Au lieu de réfléchir à ce à quoi pourrait ressembler le « sentiment d’être assez » et à la façon dont le client se comporterait, le coach invitera le client à « surmonter le syndrome de l’imposteur ». Le problème qui comprenait initialement une situation, d’autres personnes, les sentiments du client est transformé en un problème interne du client qui est beaucoup plus difficile à changer que la situation, les réponses aux autres personnes et la façon dont le client peut en venir à se sentir à ce sujet. Ce qui était situationnel devient individuel et interne et donc plus difficile à changer.

Si vous souhaitez parler de ces façons ou d’autres façons dont les coachs nuisent involontairement aux clients et, surtout, de ce qu’il faut faire à la place, pourquoi ne pas venir à l’une de nos rencontres et échanges gratuits ?

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